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Paroles de Président



Paroles de Président

Eric Darrière est président de corridas, à las cinco de la tarde dans nos plazas du sud ouest. Il est aussi arbitre de rugby - international - et du « top 14 » et fréquente à ce titre, les terrains de rugby du monde entier.
Il a bien voulu nous parler de sa double passion,- ronde - lors de la temporada et - ovale - pour le reste de l’année. et, dégager les analogies, les points communs.

« J’ai été très tôt attiré par le rugby et la tauromachie. Enfant déjà, je rodais autour des corrales et assistais grâce à un grand-oncle aficionado à toutes les corridas dacquoises. Puis, j’ai rejoint quelques amis à la Peña Alegria, avec lesquels nous parcourons la planète Toros.

Parallèlement, après une modeste carrière de joueur, j’ai tenté l’expérience de l’arbitrage qui me mène sur tous les terrains de l’Ovalie depuis près de 20 ans !
Très attaché à l’intégrité de la fiesta brava, je n’ai jamais cessé de dénoncer les dérives. Je suis un amoureux du toro authentique, brave et vendant cher sa peau. J’aime aussi la fragilité de l’homme capable dans sa détresse de tutoyer le sublime.

Homme de consensus, capable « d’aguanter » la pression de la foule mais soucieux de l’intérêt général, j’ai été assez vite chargé de présider des corridas. A l’image du rugby où l’arbitrage est parfois remis en question, la charge d’un palco n’est pas toujours aisée et requiert une solide expérience. L’arbitre est le garant du jeu, amenant les équipes à jouer selon des règles acceptées de tous. Il est le dépositaire de la confiance de toutes les composantes du jeu. Le président de corrida, toutes proportions gardées, a les mêmes prérogatives. Il veille à la bonne application du règlement durant la lidia du toro et accorde les récompenses en fonction de critères parfois subjectifs mais qui reposent, je l’espère, sur une réelle sensibilité. L’arbitre de rugby fait des choix dans sa direction de jeu, le président aussi ! A chacun d’être cohérent et compris du plus grand nombre.

Beaucoup m’avouent leur incompréhension devant mon goût pour ces pratiques. N’aurais-je pas un penchant masochiste ? Je ne le crois pas. Il est bon de se confronter à la difficulté, de repousser ses limites pour mieux pouvoir en parler ensuite. Le contraire est tellement plus fréquent !

Les quelques broncas récoltées ici et là n’éclipseront jamais les grands moments vécus de si près : de mes débuts à Puyoo jusqu’à Prétoria en Afrique du Sud, de Hong-Kong à Buenos Aires, de Londres à Cardiff, de Calgary à Moscou en passant par le fin fond de la Sibérie, l’arbitrage n’a été que plaisir. Et que dire au cours de ma vie d’aficionado de la grandissime corrida de Victorino Martin de Dax, des grandes faenas des Manzanares, Rincon, Ponce, Cid, Castella et tant d’autres. De quoi oublier les tardes difficiles des Pilar de Dax ou des Galache de Vic où l’on se sent bien impuissant.

Rester soi-même, telle est la clé me semble t’il pour exercer ces fonctions. Ne jamais tomber dans la démagogie d’un succès dévalué ou à l’inverse dans un excès de rigueur qui finit par indisposer.

Présider une corrida, arbitrer une rencontre de rugby présentent des analogies : Une cuadrilla (juges de touche/assesseurs, président/arbitre), un règlement à faire appliquer, une pression populaire non négligeable. Il ne faut jamais oublier que le jeu appartient aux joueurs et le risque au torero! Ce n’est, ni le président, ni l’arbitre qui fait « le spectacle » L’arbitre est beaucoup plus acteur, il dirige le jeu. Le président subit davantage mais a la charge de maintenir la catégorie de l’arène par une application du règlement, notamment pour l’octroi des trophées.
C’est donc par un positionnement intelligent, bien compris de tous, que le président, l’arbitre contribuent à la qualité du spectacle, au respect des acteurs et de celui qu’on oublie trop souvent ( j’en suis !) le spectateur.
En conclusion, la fonction requiert tout simplement, de se comporter « en honnête homme ».

Daniel Herrero- otra figura - a publié chez Cairn en 1999, « Torovalie », un ouvrage appuyé par des images de Jacques Cathalaa, sous la direction de Miguel Darrieumerlou.

SALUT